Avoir accès à un ou des espaces de soin psychique devrait être un droit pour toustes mais demeure un privilège, pour plusieurs raisons : 1) Leur coût financier 2) La perpétuation de violences systémiques (sexistes, racistes, classistes, LGBTQIAphobes, validistes et psychophobes, …) 3) Sentiment d’illégitimité et frein émotionnel (peur d’y subir ces mêmes formes de violence, notamment du fait de leur banalisation) 4) Le manque d’accessibilité pour les personnes handies 5) Une difficulté à s’orienter parmi les méthodes psychothérapeutiques disponibles et vers des thérapeutes de confiance // 6) Le manque de temps (en particulier pour les personnes précaires) 7) Les freins familiaux…
Les questions liées aux soins psychiques sont de fait tout autant politiques que n’importe quelle question touchant à nos existences au sein de sociétés inégalitaires. Ces espaces de soin sont là pour accueillir la parole et aider à organiser, à clarifier, à mieux comprendre un vécu. Malgré tout, il y a une limite au-delà de laquelle tout espace thérapeutique se confronte aux conditions du monde extérieur dans lequel la personne vit. Lorsque cette dernière sort d’un cabinet ou d’une séance, elle retrouve la réalité des violences que nos modèles de société perpétuent, au détriment des êtres vivants qui y vivent. Toute démarche thérapeutique se doit de fait de prendre cette réalité en compte pour ne pas induire à terme les personnes qui s’y tournent vers une impasse. À partir d’un certain point, on ne peut espérer aller mieux sans changer notre rapport à un monde qui, à des degrés divers pour chacun-e, est source de trauma. Tout est histoire d’équilibre. Dans des sociétés qui les détruisent, se réapproprier les moyens de créer le sien est un enjeu autant thérapeutique que politique.


Laisser un commentaire