Tenter d’avoir un contrôle sur ce qui nous arrive, aussi relatif soit-il, est la réponse la plus spontanée que nous puissions avoir face à nos insécurités. Si le relâchement de cette tentative de contrôle est au cœur des philosophies bouddhistes, cela demande une pratique sur le long terme, qui demande souvent des années, voire toute une vie.
Toutefois, lorsque nous sommes pris-e-s dans les contraintes de nos sociétés cispatriarcales, impérialistes, suprémacistes blanches, validistes et capitalistes néolibérales, un autre facteur est à prendre en compte : la destruction systématique et systémique des structures collectives (P. Bourdieu, 1998) et des espaces de vie intermédiaires.
Comment nous projeter sereinement dans la vie quand les relais politiques permettant de partager équitablement les ressources nécessaires à une vie digne ont été rompus ?
Nos systèmes de société brisent notre agentivité en nous confisquant la possibilité de participer collectivement de l’organisation du vivre ensemble.
C’est un des grands défauts et la limite de méthodes thérapeutiques comme la psychanalyse, dans leurs versants les plus conservateurs : avoir une approche strictement individuelle et parfois même culpabilisante du travail de psychothérapie.
Or, sans compréhension et réappropriation collective du travail de soin, nous nous heurterons toujours à l’entreprise de sape sociale mise en œuvre par les systèmes politiques au pouvoir.
Dans les mois à venir, je compte organiser des groupes de parole et des permanences pour aborder ces sujets ensemble, notamment pour les personnes qui n’ont pas forcément les moyens de suivre une thérapie individuelle. Je vous tiendrai au courant des détails au fur et à mesure.
La question du soin est un sujet politique.
Résilience, résistance et délivrance.


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