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Journée du Souvenir Trans 2020

Ce 20 novembre 2020 est dédié à la Journée du Souvenir Trans (Trans Day of Remembrance). Comme beaucoup d’entre nous le rappellent, ce n’est pas une journée foncièrement heureuse. Elle vise à rappeler le nombre des personnes de nos communautés que nous avons perdues. Il s’agit de rappeler les noms de personnes trans qui sont mortes dans l’année, à qui la justice n’a pas été rendue et dont le nombre augmente dramatiquement, qu’elles aient été assassinées, poussées au suicide du fait de leur précarisation, notamment en situation de confinement, ou qu’elles aient succombé à la maladie (VIH, COVID, …).

Comme le rappelle Lexie (@AggressivelyTrans), il s’agit aussi de rappeler aux responsables politiques et aux instances publiques les aspects systémiques dont découlent l’extrême précarité auxquelles les personnes trans sont soumises. Le discours médiatique et l’absence de soutien institutionnel tendent par ailleurs à pathologiser les parcours trans et à refermer toute discussion sur les ressorts politiques et sociétaux de leur rejet.

Beaucoup font comme si les questions LGBTQIA+ n’étaient pas réelles, comme si elles relevaient d’une fantaisie en marge de la société et qu’il serait en conséquence compréhensible, voire « normal » que ces personnes soient plus exposées aux violences. Iels perçoivent ainsi le monde « réel », tangible, visible comme étant « naturellement » binaire et inéluctable, sans se rendre compte que cette vision participe tout aussi bien d’une projection imaginaire aux conséquences bien réelles, allant de l’inaction au meurtre.

Iels tolèrent aujourd’hui plus ou moins l’homosexualité, au prix d’une torsion paradoxale de leurs capacités d’imagination, laquelle aurait pour vœu ultime de les ramener « par la force des choses » – c’est-à-dire sous une forte pression de conformation sociale – au schéma prescriptif et dominant de l’hétérosexualité cisgenre. De même, iels tolèreront éventuellement une transidentité rendue « consensuelle » uniquement sous sa forme la plus inaperçue, dissimulable, c’est-à-dire lorsqu’elle reproduit à la perfection une image idéalisée des stéréotypes de genre. Ce parcours seul, qui garde par ailleurs sa valeur parmi les autres, est récupéré et présenté comme un objet de fascination dont il est facile d’en assimiler les traits à d’autres objets symboliques de consommation. L’idée de transidentités plurielles ne leur vient pas à l’esprit sans une grande incompréhension et une forte résistance. Souvent, iels nient tout autant que la réalité sociale puisse produire la réalité du corps en tant que corps justifié et ordonné dans ses conditions d’existence parmi les autres.

L’association Acceptess-T a publié une vidéo hommage que je vous invite à regarder.

Prenez soin de vous,

Clémence

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